Le 7 octobre, le parti grec néonazi Aube dorée a été reconnu comme une organisation criminelle par la justice grecque. Le 22 octobre, son fondateur et leader Nikos Michaloliakos, négationniste et admirateur du national-socialisme, ainsi que cinq autres dirigeants ont été condamnés à treize ans de prison. La cour a condamné aussi une douzaine des anciens députés du parti à des peines de cinq à sept ans de prison, certains de leurs militants de un à cinq ans, et Yorgos Roupakias, le meurtrier du rappeur Pavlos Fyssas, à la réclusion criminelle à perpétuité.
C’est le meurtre de Fyssas en septembre 2013 qui déclencha l’ouverture du procès en avril 2015. L’assassinat du chanteur, proche de l’extrême gauche, venait à la suite de nombreuses agressions commises par les membres d’Aube Dorée, essentiellement contre des immigrés et des militants de gauche. En mai 2012, en pleine crise grecque, jouant sur la peur et la misère croissante et sur son étiquette prétendument antisystème, l’organisation néonazie entra au Parlement, avec dix-huit députés. Sept ans plus tard, Aube dorée, n’ayant pas franchi le seuil de 3 % des voix aux élections de mai 2019, n’a plus de députés. Son seul eurodéputé Ioannis Lagos s’est réfugié à Bruxelles pour bénéficier de son immunité parlementaire.
Cette condamnation a été saluée par l’écrasante majorité du peuple grec. Cependant, l’interdiction d’Aube dorée ne signifie pas la disparition automatique de son influence : face au fascisme et à toutes les formes de son expression, il faudra rester toujours vigilants.