17 mars 2012 – Soirée débat : La crise grecque, une crise pour l’Europe

 La crise grecque,
une crise pour l’Europe

Le samedi 17 mars 2012, diktyo a organisé une Table ronde à la Maison de la Grèce sur «La crise de la Grèce, une crise de l’Europe» avec la participation des économistes Dimitri Uzunidis et Cédric Durand et du politologue Stathis Kouvelakis.

De gauche à droite Monsieur Dimitri Uzunidis, Monsieur Stathis Kouvelakis, Monsieur Cédric Durand et Monsieur Nikos Prantzos

De gauche à droite Monsieur Dimitri Uzunidis, Monsieur Stathis Kouvelakis, Monsieur Cédric Durand et Monsieur Nikos Prantzos

Après avoir remercié l’Ambassade de Grèce – qui a accordé le Salon de la Maison de Grèce pour la manifestation – le président de diktyo a souhaité la bienvenue aux participants et a brièvement introduit le sujet de la soirée :

«…Il y a deux ans, dans cette même salle, nous avions organisé un débat sur la crise de la dette grecque, avec les économistes Kostas Vergopoulos et Fréderic Lordon. La crise était encore à ses débuts et, malgré les prévisions plutôt pessimistes des intervenants de l’époque, peux nombreux étaient ceux capables à imaginer l’ampleur de ce qui allait frapper notre pays par la suite… Aujourd’hui, ce qui n’était qu’une crise de la dette, s’est transformé rapidement en crise économique, crise politique et crise sociale, un véritable tsunami qui est en train d’emporter sur son passage toutes les avancées réalisées en Grèce depuis trente ans ; une catastrophe qui plonge le pays au marasme et sa jeunesse au désespoir. Et ceci dans un contexte européen et international assez difficile, qui n’épargne pas la France, loin de là.

Vu la situation, qui suscite la consternation des grecs de la diaspora et l’inquiétude des nos amis philhellènes – dont beaucoup se sentent tout aussi grecs que nous – nous avons pensé qu’il était important d’organiser sinon une action, du moins une réflexion collective pour l’hellénisme de l’Ile de France et pour nos amis, qui permettrait, on peut l’espérer, de voir un peu plus clair dans un paysage sombre. Ainsi, nous sommes heureux d’avoir avec nous ce soir trois personnalités du milieu académique qui se sont penchés depuis longtemps sur ces questions et qui contribueront, j’en suis sûr, à un débat de qualité».

Le président a par la suite introduit les trois intervenants :

Monsieur Dimitri Uzunidis, professeur d’économie à l’Université du Littoral, professeur associé à la Seattle University et à la Wesford Business School, est Président du Réseau de Recherche sur l’Innovation, expert auprès des Communautés Européennes et du Fonds belge de Recherche Scientifique.

Monsieur Cédric Durand, économiste à l’université Paris 13 et chargé d’enseignement à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, participe à l’animation de la revue Contretemps et a publié l’ouvrage Le capitalisme est-il indépassable ? (Textuel, 2010)

 Monsieur Stathis KouvelakisDocteur en Sciences Politiques de l’Université Paris 8 et enseignant au King’s College de Londres depuis 2003, est aussi chercheur associé au Centre d’Histoire des Systèmes de Pensée Moderne de Paris 1 La Sorbonne et membre des comités de rédaction des revues Contretemps et La Pensée. 

L’auditoire applaudit les intervenants

L’auditoire applaudit les intervenants

Après les analyses des trois intervenants, la parole a été passée à la salle pour un débat animé, notamment autour de la possibilité d’une sortie de la Grèce de la zone euro et de ses implications. Parmi les points soulevés on peut noter : le passage de la dette sous droit britannique, selon le nouveau Mémorandum voté par le parlement grec, qui rend quasi-impossible toute renégociation future et qui comporte le risque de saisie du patrimoine grec (monuments, îles, richesses archéologiques) ; le recul de la démocratie devant les exigences de la finance au niveau européen, avec un vice-président de la Banque centrale européenne comme premier ministre grec, Loukas Papademos, un conseiller de Goldman Sachs à la tête du gouvernement italien, Mario Monti, un vice-président de Goldmans-Sachs à la présidence de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, etc. ; le rôle de la corruption phénoménale pratiquée par les deux principaux partis grecs, en alternance au pouvoir depuis 1974 ; la possibilité d’envisager une éventuelle sortie non seulement de l’euro mais carrément du système capitaliste ; la situation critique atteinte dans d’autres pays, notamment le Portugal et la possibilité d’une issue venant justement de ces pays « périphériques » (les PIGS) ; etc.

Une économiste portugaise parle de la crise dans son pays

Une économiste portugaise parle de la crise dans son pays

 La qualité des interventions a certainement permis une meilleure compréhension des enjeux de la crise, mais aussi de l’ampleur des difficultés affrontées par la Grèce. Les participants ont souligné l’importance de l’organisation d’un tel débat démocratique pour la diaspora grecque de Paris et ses amis philhellènes. Nous tenons à remercier ici les trois intervenants, ainsi que les nombreux participants à cette soirée. diktyo continuera à œuvrer pour la promotion des intérêts de l’hellénisme en France.

 

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